samedi 6 septembre 2008

Le grand retour d'une minuscule vedette des années 80

Désolé si l’hebdomablog tarde à prendre son envol. Mais voici, ressurgi de son antre de la fin des années 80, le fameux, le digne et controversé sans être méchant, j’ai nommé :

Le dossier condom

Ce dossier ratisse très large, passant des cocasseries de la sexualité mondiale aux scandales et horreurs de la prostitution infantile tout en s’attardant à tout sujet ayant un lien aussi ténu soit-il avec ce sujet, comme les propos du Pape Benoit XVI sur la contraception repris gaiement par ses choristes fondamentalistes américains.






D’abord, quelques dates importantes de l'histoire du latex :

XIème siècle : Parmi différents objets découverts au Mexique, on retrouve les premières traces d'une balle et d'une boule d'encens dont le noyau est en caoutchouc.
1493 : Christophe Colomb rapporte en Europe quelques objets en caoutchouc brut.
1747 : Charles Marie de la Condamine adresse un rapport à l'Académie Française des Sciences sur la provenance, la préparation et les propriétés du latex.
1790 : Foucroy découvre que l'ajout d'alcool évite la coagulation du latex durant le transport.
1839 : Charles Goodyear découvre la vulcanisation, procédé par lequel on additionne du soufre au caoutchouc pour lui donner plus de cohésion tout en gardant son élasticité, étape importante dans le développement de l'industrie du latex.
1867 : L'arbre « hévéa brasiliensis » pousse facilement à Ceylan et en Malaisie. Les plantations vont se développer en quelques décennies d'abord sous influence anglaise puis des autres pays européens. La Hollande dans ses colonies orientales, la France en Indochine, l'Allemagne en Afrique.
1872 : Naissance à Milan (Italie) du Groupe PIRELLI, de CONTINENTAL et de METZELER en Allemagne, de GOODRICH aux Etats-Unis. La ville d’Akron en Ohio rassemble à cette époque, les principales usines de traitement du latex.
1928 : Fabrication de la mousse selon le procédé SSF qui consiste à ajouter de l'air au mélange.
1932 : Premiers garnissages en mousse de latex dans les bus de Londres.
1935 : Création du procédé Talalay qui consiste en la transformation du caoutchouc liquide en mousse.
2000 : plusieurs pays producteurs comme le Brésil voient leur industrie péricliter devant la concurrence asiatique.
2005 : La consommation de caoutchouc s’établit à 20,6 millions de tonnes, dont 58 % proviennent de source naturelle.


Pour ce qui est du condom en tant que tel, il aurait été inventé vers 3000 av. JC par des soldats égyptiens souhaitant se protéger des maladies vénériennes. Ces condoms étaient fabriqués en boyaux de mouton ou en vessie de porc[1]. En 1564, un médecin italien du nom de Fallopia[2] fait l’éloge dans un de ses ouvrages de l’efficacité de la capote dans la protection contre la syphillis. Le condom de caoutchouc (latex) a quant à lui été inventé en 1880 par la compagnie Good Year, mais les premiers prototypes avaient un diamètre de 25 cm et s’avérèrent peu confortables. C’est cependant ainsi qu’on a inventé le pneu moderne[3]. Le condom féminin est apparu beaucoup plus récemment.

Militants écologistes, rappelez-vous que le condom est une véritable nuisance lorsque disposé dans les toilettes. En effet, le latex est insoluble dans l’eau et les spermicides réduisent sa biodégradation. Malheureusement, il n’existe actuellement pas d’entreprise de récupération des condoms usagés. On comprend que le défi est de taille sur le plan sanitaire ainsi que sur les modalités de transport de la matière première. Vous voyez-vous en train de jeter vos capotes souillées dans votre bac vert? Ou dans le bac brun?Vu que le latex est une matière organique, tout comme le sperme.

Il est difficile d’obtenir des chiffres précis sur le volume de vente des condoms dans le monde. Selon nos sources, plus de 900 millions de préservatifs ont été vendus en 1997, une augmentation de près de 35% par rapport à 1991. Au Canada, le chiffre d’affaire relié au marché du condom masculin s’élève à 730 millions de dollars chaque année. « Aujourd'hui, tout comme en 2006, SSL International est le fabricant mondial principal du préservatif. Vendue dans plus de 150 pays du monde entier, avec des usines de fabrications dans 8 pays, des bureaux dans 35 pays et leader sur plus de 40 marchés, la marque de préservatifs XXXXX représente plus de 26% du marché du condom dans le monde, soit quatre milliards de dollars, ce qui lui confère la place n°1 mondialement. » Vous comprenez que cela signifie que le marché mondial représente environ 16 milliards de dollars.

Je n’ai pu trouver de données sur le nombre d’emploi relié aux préservatifs, mais compte tenu des chiffres évoqués précédemment, il est clair que nous sommes en présence d’une gigantesque industrie. Qui n’existait pas ou très peu il y a 50 ans. Je ne m’attarde pas ici sur les controverses entourant le prix des condoms et leur accessibilité. J’y reviendrai. Rappelons toutefois qu’il s’agit ici d’une lutte entre la recherche de profit propre à toute entreprise et un facteur de santé publique, idéalement dégagé de ce genre de considération, le service à la population devant primer.

Eh oui! Ce petit bout de caoutchouc n’est plus un tabou, son usage s’est très fortement répandu et on ne le considère plus comme un incitatif à la débauche. Si au moins cette industrie pouvait, à l’image du célèbre slogan pacifiste, surpasser en taille celle des armements (1200 milliards de dollars par année, la route est longue...).


Dans le ventre brûlant du continent n’est pas un blog académique. Les sources d’informations sont éparses et proviennent le plus souvent du net. Voici les liens utilisés pour cet article :

http://60gp.ovh.net/~pirellif/

http://www.canadian-health-network.ca/servlet/ContentServer?cid=1058876931680&pagename=CHN-RCS%2FCHNResource%2FCHNResourcePageTemplate&c=CHNResource

http://wiki.hete.ca/Industrie_du_condom

http://miguelensuramerica.top-depart.com/bresil/manaus/recits/dans-les-alentours-du-tapajos-20479.html


[1] De là à affirmer que ces soldats n’étaient que des maudits cochons, il n’y a qu’un pas. Et han!
[2] Eh oui! Les trompes, c’est lui (étrange).
[3] Oups! Excusez-moi, ça c’est une blague.

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